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[Nouvelle] Pêche aux souvenirs
Mar 12 Juin 2018 - 21:24
Bon je lance le coin des écrivains avec une première nouvelles que j'ai écris en une heure lors d'un petit concours organisé par un forum d'écriture :)
Par delà la mer, Ariane ne voyait rien. Pas même un morceau de terre à l’horizon. Elle Ne voyait rien d’autre que la mer. Elle s’ennuyait, s’ennuyait et s’ennuyait. A bord de son chalutier, c’était toujours la même rengaine. Toujours. Rien d’autre à faire que de pêcher, nettoyer, manger nettoyer encore et finalement, dormir. Ses parents lui avait appris tout ce qu’il fallait savoir pour naviguer en toute sécurité, pêcher et entretenir le navire. Globalement, cette vie lui plaisait. Vivre en pleine mer à longueur d’année ne la dérangeait pas vraiment. En fait, il n’y avait qu’une chose qui la tracassait et l’ennuyait : la solitude. Il y a une grande différence entre se sentir seul et être vraiment seul comme Ariane. Vous pourriez vous sentir seul alors que vous êtes entouré d’un pays tout entier. Ou alors, il se pourrait qu’il ne reste plus que vous sur terre. Enfin, sur mer, plutôt.
Il y a de cela quarante cinq ans, la terre fut submergée par les océans. Les continents furent englouties en seulement deux jours. Ariane avait huit ans à l’époque. Elle était partie en mer avec son père pour qu’il lui montre en quoi consistait son métier. Leur “petit périple”, comme il avait dit le jour de leur départ, ne devait durer qu’une “petite semaine”. Les premiers jours se déroulèrent parfaitement bien. La petite Ariane était émerveillée par cette aventure en pleine mer. Ca la fascinait et s’était juré, après trois jours sur ce rafiot, de devenir elle aussi, pêcheuse en haute mer. Pascal, son père, était très fier d’elle et de lui pour avoir réussi à émerveiller sa fille chérie. Rien ne semblait plus beau que ces jours heureux pour Ariane. C’est au bout du cinquième jour que les choses se gâtèrent. Pascal avait repéré de très loin une tempête énorme arrivant vers eux et avait guidé tout l’équipage pour manoeuvrer le chalutier et tenter d’échapper à l’ouragan et aux déferlantes brutales et sans pitié. Cette nuit là, personne n’a dormi ni ne s’est reposé un seul instant. C’était une question de vie ou de mort. Le déluge n’en finissait pas Et quand il eut fini de s‘acharner sur le sort de milliards d’humains et d’animaux en tout genre, il ne restait plus rien d’autre que de l’eau. Partout de l’eau.
Durant le premier mois suivant la catastrophe, le père d’ariane, l’équipage et elle-même sont restés très optimistes. Pensant qu’ils finiraient bien par mettre pied à terre, revoir leurs femmes, leurs enfants, leurs amis et leurs familles. Au bout de cinq mois, Hubert, le vieil homme de l’équipage se jeta à la mer en laissant une lettre d’adieu courte mais efficace :
“ Je suis vieux et fatigué. Ma femme et mes petits enfants me manquent. Je sais que jamais je ne les reverrai. Nous manquons de provisions. Sans moi, vous tiendrez un peu plus longtemps. Bonne chance les gars. Embrassez la petite pour moi.
Ps : C’était un plaisir de partager cette aventure avec vous.”
Les avis étaient partagés en ce qui concernait de savoir s’il avait eu raison de se sacrifier de la sorte. Mais tous lui étaient reconnaissant pour ce geste d’amitié sincère et dévoué. Pascal pleura chaque jour durant un mois. Hubert était vraiment un très vieil ami pour lui.
Au bout d’un an, tous succombaient lentement à la soif. La nourriture ne manquait pas en mer. Les poissons prospéraient. La surpêche des Hommes étant éradiquée, la nature avait repris ses droits et Pascal avait appris à Ariane à toujours respecter les poissons qu’elle tuait pour se nourrir et survivre une journée de plus. Au fil du temps, il ne restait plus qu’Ariane et Pascal sur le dernier chalutier du monde. Ariane se souvenait du dernier jour où elle s’était réellement amusée. La chance leur avait enfin sourit. Là où était censé se dressait l’Himalaya, Ils trouvèrent des caisses flottantes. Après les avoir hissée à bord, ils découvrirent que celles-ci renfermait tout un tas d’équipement d’alpinisme, de kit de survie en tout genre, comprenant des outils, des rations, un réchaud à gaz et des petites bouteilles de gaz allant avec, un mini récupérateur d’eau de pluie avec ses filtres pour la rendre potable et pour finir dans l’une d’elle se cachait une caisse de vin. Ariane n’avait que 14 ans mais Pascal la laissa goûter le breuvage légèrement sucré et pourtant acide. Personne ne lui en aurait tenu rigueur. Ce jour là, ce fût la fête sur le bateau. Il faisait beau et rien ne pouvait venir gâcher ce bon moment. Pas de visite imprévue, ni d’école, ni de travail, pas de télévision ni de téléphone portable. Rien d’autre que du partage. Même si tous deux auraient préféré que leurs amis, tous disparus, soient là pour vivre cela avec eux. C’était une folle journée.
Ariane se retrouva seul sur ce rafiot le jour de ses vingt ans. Pascal fit un arrêt cardiaque alors qu’il remontait un espadon avec sa canne à pêche taillée pour la pêche aux gros.
Elle était à ses côté quand c’est arrivé. Elle s’en souvenait comme si c’était hier.
“Papa, qu’est-ce qui t’arrive ?
- Rien, ne t’en fais pas ma puce. J’ai juste mal au bras. Vient m’aider, tu veux, lui dit-il calmement. Cet enfoiré me donne du fil à retordre. là tient la canne fermement. Je vais te guider. Les espadons sont des bestioles tenaces et très fortes. Soit patiente. C’est toi qui doit l’épuiser, pas l’inverse. Voilà c’est bien. Dès que tu sens qu’il essaye de donner du moue pour reprendre sou souffle, tu tire un grand coup pour ne pas lui en laisser le temps…”
Après une dizaine de minutes d’acharnement et de conseils, Ariane remonta l’espadon, épuisé, sur le pont du chalutier.
“Incroyable, Papa ! J’ai réussi !
- Bravo ma championne !
- Tu m’as bien aidé tu sais, dit-elle en ne lâchant pas le poisson épée du regard. Et maintenant ? Tu viens m’aider pour la suite ?”
Pascal ne répondit pas et c’est en se retournant et en le voyant étendu sur le dos qu’Ariane compris ce qu’il se passait.
Malgré cela, elle pensait que de toute façon elle n’aurait pas pu faire grand chose et qu’elle n’avait aucun regret car elle savait que ce jour là, son père était fier de ce qu’elle avait accompli.
Sur le vieux Rafiot maintenant délabré, Ariane regardait le jour se lever. Le soleil s’élevait timidement au dessus de l’horizon. Laissant apparaître, ça et là, des nuances rouges et de oranges sur les eaux infinies de l’océan devenu vaste comme l’univers. Par delà la mer, ariane voyait le cours de sa vie défiler.
Par delà la mer, Ariane ne voyait rien. Pas même un morceau de terre à l’horizon. Elle Ne voyait rien d’autre que la mer. Elle s’ennuyait, s’ennuyait et s’ennuyait. A bord de son chalutier, c’était toujours la même rengaine. Toujours. Rien d’autre à faire que de pêcher, nettoyer, manger nettoyer encore et finalement, dormir. Ses parents lui avait appris tout ce qu’il fallait savoir pour naviguer en toute sécurité, pêcher et entretenir le navire. Globalement, cette vie lui plaisait. Vivre en pleine mer à longueur d’année ne la dérangeait pas vraiment. En fait, il n’y avait qu’une chose qui la tracassait et l’ennuyait : la solitude. Il y a une grande différence entre se sentir seul et être vraiment seul comme Ariane. Vous pourriez vous sentir seul alors que vous êtes entouré d’un pays tout entier. Ou alors, il se pourrait qu’il ne reste plus que vous sur terre. Enfin, sur mer, plutôt.
Il y a de cela quarante cinq ans, la terre fut submergée par les océans. Les continents furent englouties en seulement deux jours. Ariane avait huit ans à l’époque. Elle était partie en mer avec son père pour qu’il lui montre en quoi consistait son métier. Leur “petit périple”, comme il avait dit le jour de leur départ, ne devait durer qu’une “petite semaine”. Les premiers jours se déroulèrent parfaitement bien. La petite Ariane était émerveillée par cette aventure en pleine mer. Ca la fascinait et s’était juré, après trois jours sur ce rafiot, de devenir elle aussi, pêcheuse en haute mer. Pascal, son père, était très fier d’elle et de lui pour avoir réussi à émerveiller sa fille chérie. Rien ne semblait plus beau que ces jours heureux pour Ariane. C’est au bout du cinquième jour que les choses se gâtèrent. Pascal avait repéré de très loin une tempête énorme arrivant vers eux et avait guidé tout l’équipage pour manoeuvrer le chalutier et tenter d’échapper à l’ouragan et aux déferlantes brutales et sans pitié. Cette nuit là, personne n’a dormi ni ne s’est reposé un seul instant. C’était une question de vie ou de mort. Le déluge n’en finissait pas Et quand il eut fini de s‘acharner sur le sort de milliards d’humains et d’animaux en tout genre, il ne restait plus rien d’autre que de l’eau. Partout de l’eau.
Durant le premier mois suivant la catastrophe, le père d’ariane, l’équipage et elle-même sont restés très optimistes. Pensant qu’ils finiraient bien par mettre pied à terre, revoir leurs femmes, leurs enfants, leurs amis et leurs familles. Au bout de cinq mois, Hubert, le vieil homme de l’équipage se jeta à la mer en laissant une lettre d’adieu courte mais efficace :
“ Je suis vieux et fatigué. Ma femme et mes petits enfants me manquent. Je sais que jamais je ne les reverrai. Nous manquons de provisions. Sans moi, vous tiendrez un peu plus longtemps. Bonne chance les gars. Embrassez la petite pour moi.
Ps : C’était un plaisir de partager cette aventure avec vous.”
Les avis étaient partagés en ce qui concernait de savoir s’il avait eu raison de se sacrifier de la sorte. Mais tous lui étaient reconnaissant pour ce geste d’amitié sincère et dévoué. Pascal pleura chaque jour durant un mois. Hubert était vraiment un très vieil ami pour lui.
Au bout d’un an, tous succombaient lentement à la soif. La nourriture ne manquait pas en mer. Les poissons prospéraient. La surpêche des Hommes étant éradiquée, la nature avait repris ses droits et Pascal avait appris à Ariane à toujours respecter les poissons qu’elle tuait pour se nourrir et survivre une journée de plus. Au fil du temps, il ne restait plus qu’Ariane et Pascal sur le dernier chalutier du monde. Ariane se souvenait du dernier jour où elle s’était réellement amusée. La chance leur avait enfin sourit. Là où était censé se dressait l’Himalaya, Ils trouvèrent des caisses flottantes. Après les avoir hissée à bord, ils découvrirent que celles-ci renfermait tout un tas d’équipement d’alpinisme, de kit de survie en tout genre, comprenant des outils, des rations, un réchaud à gaz et des petites bouteilles de gaz allant avec, un mini récupérateur d’eau de pluie avec ses filtres pour la rendre potable et pour finir dans l’une d’elle se cachait une caisse de vin. Ariane n’avait que 14 ans mais Pascal la laissa goûter le breuvage légèrement sucré et pourtant acide. Personne ne lui en aurait tenu rigueur. Ce jour là, ce fût la fête sur le bateau. Il faisait beau et rien ne pouvait venir gâcher ce bon moment. Pas de visite imprévue, ni d’école, ni de travail, pas de télévision ni de téléphone portable. Rien d’autre que du partage. Même si tous deux auraient préféré que leurs amis, tous disparus, soient là pour vivre cela avec eux. C’était une folle journée.
Ariane se retrouva seul sur ce rafiot le jour de ses vingt ans. Pascal fit un arrêt cardiaque alors qu’il remontait un espadon avec sa canne à pêche taillée pour la pêche aux gros.
Elle était à ses côté quand c’est arrivé. Elle s’en souvenait comme si c’était hier.
“Papa, qu’est-ce qui t’arrive ?
- Rien, ne t’en fais pas ma puce. J’ai juste mal au bras. Vient m’aider, tu veux, lui dit-il calmement. Cet enfoiré me donne du fil à retordre. là tient la canne fermement. Je vais te guider. Les espadons sont des bestioles tenaces et très fortes. Soit patiente. C’est toi qui doit l’épuiser, pas l’inverse. Voilà c’est bien. Dès que tu sens qu’il essaye de donner du moue pour reprendre sou souffle, tu tire un grand coup pour ne pas lui en laisser le temps…”
Après une dizaine de minutes d’acharnement et de conseils, Ariane remonta l’espadon, épuisé, sur le pont du chalutier.
“Incroyable, Papa ! J’ai réussi !
- Bravo ma championne !
- Tu m’as bien aidé tu sais, dit-elle en ne lâchant pas le poisson épée du regard. Et maintenant ? Tu viens m’aider pour la suite ?”
Pascal ne répondit pas et c’est en se retournant et en le voyant étendu sur le dos qu’Ariane compris ce qu’il se passait.
Malgré cela, elle pensait que de toute façon elle n’aurait pas pu faire grand chose et qu’elle n’avait aucun regret car elle savait que ce jour là, son père était fier de ce qu’elle avait accompli.
Sur le vieux Rafiot maintenant délabré, Ariane regardait le jour se lever. Le soleil s’élevait timidement au dessus de l’horizon. Laissant apparaître, ça et là, des nuances rouges et de oranges sur les eaux infinies de l’océan devenu vaste comme l’univers. Par delà la mer, ariane voyait le cours de sa vie défiler.
- InvitéInvitéVieux de la vieille / Vieille du VieuxTu es inscrit(e) depuis au moins 1 an sur le forum !
Re: [Nouvelle] Pêche aux souvenirs
Mer 13 Juin 2018 - 10:58
J'aime beaucoup ! C'est touchant et bien écrit. On en redemande ! ;D
- HypTendoFan de NintendoVieux de la vieille / Vieille du VieuxTu es inscrit(e) depuis au moins 1 an sur le forum !
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Re: [Nouvelle] Pêche aux souvenirs
Mer 13 Juin 2018 - 11:02
Vraiment rien à redire, dit @"Rage-kil" ta jamais penser à écrire un livre ou autre? Car je trouve que tu te débrouille vraiment bien dans tout ce qui touche à l'écrivain
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Re: [Nouvelle] Pêche aux souvenirs
Mer 13 Juin 2018 - 11:22
En fait, j'écris un roman que j'ai repris à zéro il y a deux mois ^^ quand j'aurais assez de nouvelles au compteur, j'aimerais faire un recueil
Merci pour les compliments en tout cas :)
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